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23 mai 2014

Résumé cours 2013-14

I. La culture nous humanise-t-elle ?

 

Paradoxe : pourquoi l'homme a-t-il besoin d'être humanisé ? Est-il nécessaire de s'éloigner de la nature pour devenir humain ? N'est-ce pas aussi l'occasion de devenir parfois inhumain ?

 

  1. La culture comme condition pour vivre ensemble.

 

Culture = transformation de la nature par l'homme. Mais est-elle remède ou source du problème de l'humanité ? Sans culture, sans contraintes ni intelligence rationnelle, l'homme serait-il plus paisible et heureux ?

 

Cf. texte de Freud.

En société, l'homme développe le meilleur de son humanité en perdant son animalité ; mais est-ce au prix de sa sensibilité ? Comment peut-il perdre sa « nature » animale sans s'y perdre soi-même ?

 

  1. L'éducation comme culture des facultés humaines.

 

L'éducation aide-t-elle l'homme à s'accomplir ou n'est-elle qu'un conditionnement qui l'adapte à la société ?

 

Cf. texte de Kant (Réflexions sur l'éducation).

 

Éducation : permet la maîtrise de soi, acquisition des connaissances, jugement personnel. Rend chacun responsable de son propre développement à terme.

Mais possibilités de progression équivalentes pour tous ?

 

  1. Les différences naturelles sont-elles inégalitaires ?

 

L'inégalité vient-elle de la nature ou de la culture ?

 

Cf. texte de Rousseau (Discours sur l'origine des inégalités...)

Différences naturelles ne deviennent inégalités que dans le cadre social où elles créent des disparités de condition.

Mais peut-on établir la frontière entre l'inné (inévitable) et l'acquis (contingent) ?

 

Cf. texte de F. Jacob (Jeu des possibles).

Interaction du biologique et du culturel rend la distinction peu pertinente. Chacun constitue un faisceau de possibilités dont une partie seulement va s'actualiser.

 

Si l'inné et l'acquis sont indiscernables, comment interpréter la diversité humaine ?

 

  1. La culture tend-elle vers l'unité ou la diversité ?

     

Pb : Unification comme promesse de limitation des inégalités, ou destruction de la dynamique inventive des différences qui s'affrontent et s'adaptent réciproquement ?

 

Cf. texte de Levi-Strauss. (Race et histoire)

Danger d'une conservation idolâtre des restes du passé (traditions, coutumes...) au détriment des transformations en germe dans la diversité des peuples et des cultures. Laisser venir au jour les potentialités émergentes.

 

II. L'habileté nous libère-t-elle de toutes limites ?

 

Technique = extériorisation de l'intelligence pratique de l'homme. Permet de résoudre les problèmes concrets et de transformer la réalité, libère des limites matérielles.

 

=> Mais devenue enjeu de puissance et de destruction, source de dépendance non maîtrisée. Comment ?

 

 

  1. Puissance technique et fragilité de l'homme.

 

Technique développe ingéniosité (capacité d'inventer des moyens inédits) et habileté (capacité de les mettre en œuvre efficacement) => liberté spécifique de l'homme ≠ instinct particulier.

Avec quelles contreparties ?

 

a. Le mythe de Dédale et Icare : la tentation de l'absolu.

Mythe qui souligne limites de l'invention technique : celui qui conçoit ne peut éviter les abus ni les effets inattendus, impossibles à contrôler. Puissance technique n'indique quel en serait le bon usage.

 

b. Technique et science : qui précède l'autre ?

Technique n'a pas de tête, ne dit pas comment bien juger de son usage. Mais n'est-elle pas prolongement de la science, donc effet du savoir ?

=> Mais ne relèvent pas du même registre : science = connaissance théorique (contemplative) ≠ technique = résolution de problèmes concrets (pratique). Ne procèdent pas l'une de l'autre.

 

c. Liaisons dangereuses et trompeuses illusions.

 

Cf. texte de Descartes : « se rendre comme maître et possesseur de la nature ».

Progrès techniques = source d'habileté et de sagesse pour tous les hommes ? Libération de la dépendance nature / besoins ?

→ Plutôt moyen d'asservissement de soi, des autres, de la nature => jeu des passions humaines.

 

  1. Aménager le monde : artisanat et industrie.

 

S'il n'est pas propriétaire de la nature mais se contente de l'aménager, quelle est la limite et la mesure de l'action de l'homme ? Simple besoin ou ambitions démesurées ?

 

a. Compétences de l'artisan, efficacité industrielle.

Travail artisanal => savoir-faire (habileté) et apprentissage par la pratique. Réussite = respect des règles du métier (bien fait), adaptation aux circonstances (conforme), fonctionnement adéquat (fiable). Prolonge la nature en la transformant.

Production industrielle =>application d'un type de fabrication (concept) à un matériau indifférencié (standard). Réussite = efficacité, économie, quantité.

 

b. Besoins limités, productivité infinie.

Régulation de la production industrielle ≠ déterminée par le besoin (restrictif) mais fondée sur le désir (extensif) => augmentation exponentielle.

 

Limites fabrication artisanale : forces de travail, disponibilité matière, commandes.

Production industrielle : puissance machine, indifférence matériaux, marché extensible

 

  1. Réinventer le monde : la création artistique.

     

    Productivité technique = soumise à la loi du réel. Ne suffit pas à satisfaire idéal imaginaire de réinvention du monde à la mesure de l'appétit de liberté de l'homme.

    Domaine de l'art : objet n'a pas à fonctionner ni à être utile. Donne à contempler la matérialisation d'un monde purement humain.

 

a. Des œuvres uniques et originales.

 

Cf. texte d'Alain.

Distinction artiste et artisan = créativité continue pour l'artiste. L'artiste ne sait pas quelles règles il a appliquées dans son travail : se révèle à lui-même à terme. Se découvre en s'inventant un monde.

 

b. L'artiste est-il un génie ?

Cf. texte de Nietzsche. Humain trop humain.

Prendre l'artiste pour un créateur « miraculeux » = ignorer son effort d'artisan fabricateur.

Pourtant, « style » ou manière singulière de l'artiste, lui est absolument personnelle. En quoi consiste alors marque singulière du créateur d'exception ?

 

  1. L'artiste, proche de la folie ?

 

Cf. texte de Freud. Introduction à la psychanalyse.

Don artistique , expression d'une pathologie mentale résolue par la sublimation (càd : détournement pulsions de libido vers but socialement valorisé). Mais difficile d'expliquer pourquoi on devient artiste plutôt que fou.

 

    1. L'art contemporain : la mort de l'art ?

 

Art contemporain en rupture avec : la ressemblance (art abstrait), la sensibilité (art conceptuel), technique (art brut), l'œuvre (art performance), et même... l'art (non-art). Disparition de l'art ?

 

Pourtant succès public et commercial sans équivalent. Sens de l'art = saisir un monde de symbole partagé, création de valeurs humaines éphémères et pourtant essentielles ?

 

 

  1. Peut-on être certain d'avoir raison ?

 

Avoir raison = savoir la vérité sur une question ou un problème, disposer d'une certitude sans aucun doute possible.

Problème : on parle surtout d'avoir raison quand on est en désaccord avec quelqu'un d'autre

 

  1. Peut-on avoir raison seul, contre l'avis des autres ?

 

La vérité peut-elle être propre à chacun (=chacun sa vérité) ?

→ Mais impossible à partager, à communiquer, ou à démontrer ?

Mais vérité demande à être universellement recevable, sinon = opinion, jugement personnel, particulier, contingent.

 

a. Quelle valeur de vérité pour l'opinion particulière ?

 

Cf. texte de Platon (Théétète, manuel p. 117).

 

Chacun sa vérité est une affirmation universelle sur la vérité => se contredit elle-même. Pourtant, difficile de trouver des idées qui font l'unanimité. Comment trouver un modèle de vérité universelle et indiscutable ?

 

b. Peut-on trouver une vérité absolument certaine ?

 

Beaucoup de nos croyances peuvent se révéler douteuses. La plupart de nos certitudes sont en réalité douteuses. Mais s'il existe une vérité complètement fiable, alors elle peut servie de modèle et de critère pour toutes nos connaissances.

 

Cf. texte de Descartes (Discours Méthode).

 

Vérité « absolue » mais qui pose problème : nous enferme dans la seule certitude du « cogito » (solipsisme) et ne donne pas de repères utilisables pour la connaissance de la réalité.

 

Modèle du doute pour trier et expurger nos connaissances acquises ?

 

  1. Peut-on corriger ses erreurs et dissiper ses illusions ?

     

Entre opinions relatives et vérité parfaite, écart insurmontable. Comment progresser vers plus de vérité ?

 

PB : comment voir qu'on se trompe, alors qu'on est persuadé d'avoir raison ?

Passer du vraisemblable (apparemment vrai) à une forme rationnelle de vérité, même relative, suppose changement de perspective. Mais comment s'arracher aux croyances habituelles ?

 

Cf. texte de Platon, République (Mythe de la Caverne) p. 118-119.

 

Vérité => rupture avec opinions habituelles. Accepter l’inconfort de l'incertitude et questionnement de conceptions non spontanées.

 

  1. Les croyances sont-elles nécessairement fausses ?

 

Différents degrés de croyance : l'opinion, conviction, foi.

=> Quelles sont les croyances susceptibles d'être vraies ou fausses ?

 

a. Deux formes de croyance indémontrable : l’opinion et la foi.

 

Cf. texte de Bachelard.

En droit, toute opinion est fausse, même si elle concorde avec la vérité.

 

Certitudes subjectives de la foi = non discutables car non raisonnées. Valables seulement pour ceux qui les éprouvent : illégitime de prétendre les imposer ni de les faire admettre comme justes.

 

b. Peut-on échanger des convictions ?

 

Convictions = comparables et discutables => principe du débat d'idées.

Possible d'être convaincu, d'évoluer, changer ou approfondir sa réflexion sur la valeur des principes.

 

Débat d'opinions = vain → confronte jugements personnels, particuliers et contingents

Débat d'idées → discuter principes qui fondent convictions – communicables, partageables, compréhensibles.

 

  1. Limite du droit d'expression, critère de valeur des convictions.

     

Liberté d'expression, droit illimité ?  Principe fondamental de liberté démocratique, mais différent selon systèmes juridiques.

PB : Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen de 1789, article 11.

 

Droit d'expression, « un des droits les plus précieux » → transmission et partage des croyances (opinions et convictions) essentiel dans la vie sociale. Mais admet limites posées par la communauté de valeurs admises.

 

 

 

IV. Que nous apprend l'expérience ?

 

Expérience = épreuve de la réalité. Quel genre de connaissance peut-elle apporter ? Pourquoi est-elle censée vérifier les théories scientifiques les plus abstraites ?

 

  1. Différents sens du terme « expérience ».

 

Avoir de l’expérience, faire l'expérience d'une situation et faire une expérience scientifique :

3 sens qui n'ont rien à voir et qu'on confond parfois.

 

Latin experiri = éprouver (faire l'épreuve).

 

 

Cf. texte de Claude Bernard.

Dans tous les sens, rôle primordial de la raison. Observer, comparer, juger. Rien à retirer d'une épreuve passive ou ignorante.

 

  1. Que nous apprend l'épreuve de la réalité?

     

Expérience de la vie = connaître le monde par sagesse et prudence.

Paradoxalement, d'abord en dissipant les premières certitudes, trop simplistes ?

= Douter de la simplicité et de l'uniformité des choses, du « bon sens naturel » ?

 

a. Le grand livre du monde (Descartes p. 137)

 

Après les études, se débarrasser des croyances d'origine pour chercher des réponses en soi-même.

 

PB. : comment éviter le retour de l'opinion et du préjugé ? Quelle méthode pour dissiper les illusions naturelles ?

 

b. Le voile de la superstition

 

Cf. texte de Spinoza (Éthique, p.149).

Préjugé dominant du finalisme, « la nature ne fait rien en vain ». .

 

Tendance à l'interprétation synthétique (mythologie) => à défaut, solution imaginaire qui rassure.

 

  1. L'expérience scientifique : quelle méthode de construction ?

     

L'expérience scientifique expérience vécue : anticipation raisonnée.Exige conception préalable.

 

Science => observation informée par une connaissance théorique ( hasard)

( ≠ vécu) => comparaison avec des théories déjà établies ( généralités habituelles)

=> jugement cohérent et plausible, à valider par l'expérience ( supposition)

 

 

a. Un exemple : la reproduction des grenouilles.

 

L. Spallanzani, biologiste italien (1729-1799).

 

Question de la « génération spontanée » chez les batraciens (crapauds, grenouilles) → théorie admise depuis Aristote.

 

Cf. texte Spallanzani.

PB : invalide la théorie de la génération spontanée, mais au profit de la théorie de la préformation embryonnaire. Comment se rend-il aveugle à un fait qu'il devrait constater ?

 

 

b. Se détacher de l'intuition « naturelle » (Bachelard).

 

Exemple de Spallanzani : expérience scientifique rigoureuse peut conforter théorie fausse.

Comment les croyances font-elles obstacle à l'intelligence scientifique ?

 

=> Intelligence humaine tablette vierge : toujours pleine « d'évidences » spontanées qui ont un intérêt pratique.

→ manière globale de penser le monde (avant connaissance scientifique) à supprimer.

 

Cf. texte de Bachelard.

 

Obstacle épistémologique : croyance familière. A dissiper avant toute compréhension réelle.

L'intuition naturelle est une stratégie spontanée d'auto-protection, le savoir est une aventure de décentrement et de mise à l'épreuve permanente de toute tranquillité de pensée.

 

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